Arrêtée et battue par 3 policiers, une mère de famille porte plainte

Emily Kammermayer vit des moments difficiles depuis le 29 décembre. Battue lors de son arrestation possiblement injustifiée, la dame craint maintenant les représailles du corps policier.

Le mardi 29 décembre 2020, Emily Kammermayer, membre de la bande indienne du Lac La Ronge, a amené son fils de 2 ans au Centre de santé La Ronge pour une radiographie concernant une possible blessure au bras. Elle agissait sur les conseils de sa mère, qui est infirmière, ainsi que de deux infirmières praticiennes. Le Dr Sean Groves a refusé de commander une radiographie pour son fils.

Lorsque des agents de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) sont arrivés sur les lieux, le fils d’Emily est sorti en courant de la salle d’examen et est entré à l’hôpital. Emily a tenté de le récupérer et, ce faisant, elle a été abordée par des agents de la GRC.

Selon une plainte officielle déposée auprès de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes de la GRC, elle était clouée au sol et incapable de bouger. Un policier a placé son genou sur la nuque pour qu’elle ne puisse plus respirer, et elle a reçu des coups de poing à plusieurs reprises à la tête et au visage. Elle a demandé à un officier s’il aimait frapper les femmes, puis il l’a frappée à nouveau à la tête, ajoutant plus de blessures corporelles.

Ligotée et humiliée

Pendant sa garde à vue à la GRC, Emily a été ligotée et des agents se seraient moqués d’elle. Toujours pendant ce temps, les gardiens auraient menacé Emily et lui auraient ordonné de plaider coupable. Lorsqu’Emily a demandé pourquoi elle avait reçu plusieurs coups de poing à la tête à plusieurs reprises, les agents ont déclaré qu’elle essayait de prendre leur arme à feu, ce qu’il n’était pas le cas selon la mère de famille. Les agents ont dit à Emily que les employés de l’hôpital indiquaient qu’elle était une patiente violente et qu’elle tenait un enfant en otage. Pourtant, la dame explique qu’elle tentait simplement de rattraper son fils pour l’habiller et quitter l’hôpital. «Je ne ferais jamais de mal à mon propre fils, je l’aime plus que ma propre vie. Ce mensonge est absolument écœurant, dit Kammermayer. J’espère que la personne qui a téléphoné et qui a mal informé la police subira des conséquences pour avoir menti.»

Emily a fini par faire face à un certain nombre d’accusations criminelles graves et exagérées. Elle doit répondre à des accusations d’assaut avec une arme, agression de trois agents de la GRC et d’avoir résister à son arrestation.

Soins médicaux

Les gestes de violence que prétend avoir été victime Emilie Kammermayer par les policiers semblent se confirmer. Lors de sa libération, elle a été dans l’obligation de se rendre à l’hôpital Victoria de Prince Albert afin de recevoir des soins. Elle a été diagnostiquée avec une commotion cérébrale et le médecin a redouté une fracture du cou en raison de spasmes sévères. Elle a également des dommages au nerf ulnaire dans son poignet droit, provoquant un engourdissement et une faiblesse dans les doigts et la main. Le 31 décembre 2020, Emily a déposé une plainte en ligne auprès de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes concernant la GRC. Emily a ensuite été arrêtée pour avoir «proféré des menaces» à la GRC, à 4 h du matin le 17 janvier, la veille du jour où Emily a été contactée par le sergent qui enquête sur la plainte d’Emily qu’elle a déposée le 31 décembre.

Des agents de la GRC se sont précipités sur son lieu de résidence sans s’identifier alors qu’ils frappaient à la porte, sans mandat d’arrestation ni en déclarant qui ils étaient. Son partenaire a appelé la GRC, déclarant que des gens étaient à l’extérieur et qu’ils avaient peur pour leur vie pour se faire dire que c’était la GRC et non un cambrioleur à la porte. « Je crois qu’il s’agissait de représailles pour avoir déposé une plainte contre la GRC, déclare la vice-chef nationale Kim Beaudin. Il s’agit d’un cas de racisme systémique dans notre système de santé, de conduite non professionnelle de la GRC et de brutalité policière, tout cela parce qu’une mère, une femme autochtone, essayait d’obtenir des soins médicaux pour son fils. Ces officiers et le Dr Sean Groves, qui a refusé de façon flagrante des soins médicaux au fils d’Emily, devraient être tenus responsables. » Depuis l’événement, Emily Kammermayer dit avoir peur pour sa vie et pour celle des membres de sa famille. « Je souhaite déménager. Je vais quitter ma terre natale. J’ai vraiment peur pour ma vie à cause de la GRC à La Ronge, à cause de leur violence et de leur refus de protéger les peuples autochtones. Voilà pour le slogan Servir et protéger », déclare Emily Kammermayer.

 

 

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