La classe moyenne, qui en fait réellement partie?

Parler de classe sociale suscite toujours beaucoup de réactions principalement lorsque le sujet est abordé dans un contexte de fiscalité et de finances publiques.

Toutes sortes d’informations circulent à propos des diverses classes sociales et leur contribution au financement public. Selon la perception collective, en demander toujours un peu plus « aux riches » semble être la solution à privilégier pour garnir les coffres de l’État et pourvoir aux dépenses publiques et, surtout, pour éviter d’en demander davantage à la classe moyenne.

Puisque cette classe moyenne se considère souvent la grande perdante, les gouvernements s’en font presque toujours les fervents défenseurs, notamment celui du premier ministre Trudeau qui a mis au cœur de son discours politique les intérêts de la classe moyenne. Dans les faits, qu’en est-il au juste de cette classe moyenne?

Selon une étude récente réalisée par la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke, dirigée par le professeur Godbout, les auteurs ont tenté de comprendre si la perception de la classe moyenne était la bonne. Sans grande surprise, l’étude démontre qu’il existe un écart significatif entre le classement subjectif établi sur la base de la perception qu’ont les gens et le classement objectif qui est plutôt basé sur le revenu annuel déclaré et la composition des ménages (personne seule ou en couple avec ou sans enfant).

La classe moyenne

Une personne seule sans enfant fait partie de la classe moyenne si ses revenus annuels se situent entre 28 500 $ et 57 000 $. Pour un couple sans enfant, les seuils de revenus se situent entre 40 500 $ et 80 500 $ alors que pour un couple ayant deux enfants, la classe moyenne se situe entre 57 000 $ et 114 000 $.

Les perceptions

Fort de ce constat, l’étude démontre que 56 % des gens pensent faire partie de la classe moyenne alors qu’en réalité seulement 38 % d’entre eux en font réellement partie. De façon plus surprenante, seulement 6 % des gens se considèrent riches alors que 27 % le sont réellement. C’est donc dire qu’environ un vrai riche sur cinq sait que ses revenus sont plus élevés que ceux de la classe moyenne. Pour les gouvernements, cette perception de la classe moyenne vaut son pesant d’or. Imaginez que toute annonce politique visant la classe moyenne est perçue de façon positive par près de 60 % de la population alors qu’en réalité elle n’en vise que 40 %.

Contribution aux impôts

L’étude a également permis de révéler que les gens ont une vision trompeuse de la répartition de l’impôt. Selon la perception, les moins fortunés et les gens de la classe moyenne, représentant 73 % de la population, croient qu’ils paient 72 % des impôts laissant donc aux riches une part de 28 %. En réalité, les mieux nantis, représentant 27 % des contribuables, paient 70 % des impôts totaux laissant pour les gens de la classe moyenne et les moins fortunés une contribution de 30 %.

Payeurs de taxes, méfiez-vous donc des perceptions. Les chiffres parlent d’eux-mêmes!

 

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